I’m a FREEDOM MACHINE

Il y a de cela maintenant quelques mois j’avais ouvert ce blog et fait une annonce concernant mon retour dans le monde de la blogosphère anime française. Finalement, ce retour ne s’est pas fait ici, mais sur le blog de mon camarade jonas, kakutou tatakae, où j’ai finalement parlé très peu de la culture visuelle moderne japonaise, au détriment des séries américaines et du cinéma. Puisque j’ai depuis quelques temps une envie de reprendre l’écriture (notamment pour améliorer ma prose afin de tout déchirer en fac de lettres), je me suis dit que j’allais reprendre ce blog qui est mort-né afin de parler plus régulièrement que sur le site communautaire cité ci-dessus, surtout que toute l’équipe est actuellement en vacances jusqu’à la rentrée. Ayant pas mal de temps à l’heure actuelle pour m’adonner à l’écriture, il est probable que ce blog sera régulièrement mis à jour pendant un laps de temps d’un mois ; on verra plus tard ce que je ferai, et cela dépendra beaucoup de ce que je vais faire avec mes études supérieures tout en jonglant avec mes autres obligations sur internet. En attendant… GET SET, HERE WE GO !

Vous l’aurez compris grâce à cette transition de beau gosse interstellaire, nous allons parler aujourd’hui du nouvel anime de Kyoto Animation, qui est diffusé en ce moment au Japon (nous en sommes au quatrième épisode). Si vous êtes un habitué de twitter ou des forum traitant de l’animation japonaise, il est fort probable que vous ayez déjà entendu parler de ce projet ; et si ce n’est pas le cas, vous devez fréquenter des grotteux de premier ordre. Bien avant sa diffusion, cette série a beaucoup fait parler d’elle. Tout d’abord, Kyoto Animation a diffusé durant le printemps une petite vidéo de 30 secondes mettant en scène des nageurs exagérément musclés tapant des poses toutes aussi fabuleuses les unes que les autres. Inutile de dire que cette vidéo a fait un buzz incroyable dans la communauté otaku et cela a même mené à une succession de pétitions ridicules, dont une venant de crunchyroll, visant à faire de « swimming anime » une réalité. Vous pensez que c’est pitoyable ? Il y a pire : leur réaction quand FREE! a été annoncé pour la saison d’été. Parce que oui, il était évident que Kyoto Animation avait déjà prévu de sortir cet anime ; la petite séquence d’animation qu’ils ont diffusé à la télévision et sur internet, c’est juste le plus gros coup de pub qu’ils ont jamais fait. En attendant cela n’a pas empêché tous les otaku les plus débiles de penser que ce sont eux qui sont à l’origine de la série, parce que bien sûr tu peux chier un anime en quelques mois si t’es bon. La révolution, ils l’ont faite sur tumblr, avec des pétitions et l’aide de crunchyroll ! De vrais héros !

L’annonce de cette série pour l’été à beaucoup diviser. En effet, si les fujoshi étaient bien entendu aux anges, les amateurs de moe et de slice-of-life au casting quasi entièrement féminin ont pris une grosse claque dans la gueule. Je me souviens encore de thread sur /a/ absolument épiques, du style : « KyoAni, TRAÎTRE, CAPITALISTE, CONNARD ». Pour beaucoup de fans du studio, FREE! a été perçu comme la fin d’une ère pour le studio d’animation ; eux qui avaient espéré encore une fois une nouvelle saison de Haruhi (ou de Full Metal Panic, pour les doux rêveurs), ont vite déchanté. Pourtant ce projet ne change pas grand chose par rapport à ce qu’ils ont l’habitude de faire, en fin de compte : encore une fois on retrouve un club, ses membres, leur soucis et leurs excentricités, le tout avec comme toile de fond non pas un groupe de musique, une brigade louche ou un club de théâtre, mais la natation. La seule différence étant que les personnages principaux ne sont pas des filles mignonnes, mais des garçons anormalement musclés possédant des noms féminins.

Come at me fuckin hater

Si tu crois que FREE! est la fin de Kyoto Animation ou le début d’une ère dominée par les fujoshi, permets moi de te dire que tu es un gros crétin. Je sais que je ne devrais pas t’insulter, mais maintenant que j’ai introduit mon sujet, laisses moi annoncer la couleur : pour moi cette série risque sans aucun doute d’être une des meilleurs production du studio, derrière Clannad After Story et Hyouka. Si tu penses le contraire, tu dois être en train de te dire « putain, si ce mec il est pas gay, il a fumé de la bonne parce que lol il y a des mecs ils sont à poil et le casting féminin se résume à deux meufs et y a même pas de b00bZ ». Soit. Je vais m’expliquer, ne t’inquiète jeune lecteur lambda.

Tout d’abord, tu as totalement raison mon cher ami : FREE! est une série qui respire l’homosexualité et le fan-service pour les fujoshi. C’est indéniable. Ceci étant dit, cela n’implique pas qu’il est indispensable d’aimer les hommes ou les biceps pour apprécier cette série. Ce qu’il y a de bien avec cet anime, c’est qu’il arrive à doser parfaitement le quota de fan-service et de tranche de vie purement conventionnelle. Contrairement à une série pour grotaku puant du style Ikki-Tousen, Maken Ki, ou ce que vous voulez, FREE! arrive à trouver un certain équilibre, qui n’est pas parfait certes, mais qui est fort plaisant. Kyoto Animation a même pensé à ses fans les moins ouverts d’esprits, en plaçant dans le casting deux filles absolument mignonnes, soit une petite sœur avec une queue de cheval (ce qui ne déplaît absolument pas  à certains) et une prof de littérature un peu bipolaire. Enfin, en ce qui concerne le fan-service pur, c’est-à-dire les mecs en maillot de bain t’as vu, le tout est poussé tellement à l’extrême que cela en devient comique. FREE! assume totalement son statut de piège pour fujoshi et pousse le concept dans ses derniers retranchement. Par exemple, si un mec veut plonger dans une piscine et qu’il n’a pas de maillot de bain, que fait-il ? Il saute dedans à POIL, bande de petites zizis. La cuisine, tu la fais en tablier ? T’es vraiment naze, ça se fait en tablier ET en maillot de bain. Dans le quatrième épisode, une partie est dédiée à une séance d’essayage absolument tordante, où tour à tour nos héros s’amusent à porter des combinaisons funky et à rouler leur biceps devant le personnage féminin qui les accompagne. Et personnellement, j’adore ce genre de moments, parce qu’on voit que ce n’est pas pris totalement au sérieux ; il y a un côté ridicule qui est parfaitement assumé et revendiqué dans l’esthétique et les réactions des personnages dans ce genre de scène.

Gou (l’imouto dont je vous parlais dans le paragraphe précédent), qui est le manager de cette équipe haute en couleur, possède une fonction dans l’anime qui ne cesse de me faire rire : elle est une fujoshi dans l’histoire elle-même. Passionnée par les biceps de ses amis nageurs, elle s’émerveille dès qu’un bout de leur torse est visible, ne cessant de décrire leur musculature avec de multiples adjectifs qui vous font instantanément sourire. C’est peut-être tout con comme idée, mais cela ajoute une bonne dose d’auto-dérision à chaque scène un peu fan-service. Le personnage pourrait également porter une pancarte avec écrit « ACHETEZ NOS DVD LES FILLES S’IL VOUS PLAÎT, T’AS VU IL Y A DES MUSCLES », cela serait aussi subtil en fin de compte. Et moi je trouve que c’est du génie.

J’ai déjà pas mal tergiversé sur cet anime, surtout étant donné qu’il n’y a pour le moment que quatre épisodes, mais le titre possède encore pas mal de qualités. Pour commencer la bande son est absolument magnifique et s’intègre parfaitement à l’humour de la série, aux moments plus tranches de vies et enfin il y a de la putain de musique électronique trop dirty sa race pour les moments badass. Un peu à la Jojo’s Bizarre Adventure, si tu vois ce que je veux dire. Ensuite je suis obligé de souligner les qualités techniques de la série ; tu me diras, pour un anime réalisé par Kyoto Animation ce n’est pas si étonnant que cela, mais l’animation est magnifique ici, avec une palette de couleurs très colorée et des scènes très belles, notamment celles où les héros nagent. L’eau ça mouille et surtout c’est trop de la balle quand c’est animé avec talent. J’aimerais bien voir plus de scènes dans l’eau mais hey, on va pas se plaindre ; je veux dire, dans K-on on a eu le droit à quelques concerts de temps à autre. Dans FREE! les personnages sont de la piscine à chaque épisode et on sent bien que la natation n’est pas qu’un prétexte pour afficher des muscles et du beau gosse. Il va sans aucun doute y avoir de bonnes séquences sportives et je meurs d’impatience de voir comment ça va être ! Enfin précisons que le tout est mis en scène à travers une histoire d’amitié et de rivalité assez sympathique et touchante.

En conclusion, vous l’aurez compris, FREE! c’est mon chouchou de cette saison d’été. Pour moi c’est une surprise énorme et un vrai bijou. Beaucoup de gens passent à côté pour éviter de passer pour des mâles en manque de testostérone mais ce serait bête de louper le meilleur anime du moment pour une raison aussi débile. Je m’emporte peut-être un peu sur cet anime, mais ça m’agace de voir des gens décrire cette série avec un tas de clichés tous aussi débiles les uns que les autres, tout en sortant des excuses stupides pour ne pas avoir à regarder ce qui leur apparaît comme un anime sorti du cul de Satan. Bande de grosses bananes wesh.

See You Next Water Time…

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2 commentaires pour I’m a FREEDOM MACHINE

  1. Patchou dit :

    > Si tu crois que FREE! est la fin de Kyoto Animation
    Je crois que Free! confirme la fin de KyoAni avec Chuu2Koi et Tamako Market

    > et de tranche de vie purement conventionnelle
    Tu devrais regarder de bonnes tranches de vie, parce que là c’est clairement le fond

    > Et moi je trouve que c’est du génie.
    Et moi je trouve que c’est stupide, ça fait rire la première fois, facepalmer les suivantes, tout comme ses « m’appelez pas Gou »…

    > notamment celles où les héros nagent.
    c’est bien ça le problème : les autres scènes :\

    > on va pas se plaindre
    Pourquoi pas ?

    > Enfin précisons que le tout est mis en scène à travers une histoire d’amitié et de rivalité assez sympathique et touchante.
    Dans le genre rivalité random, je crois qu’on a rarement vu plus mal fait, et en amitié on a souvent vu mieux fait…

    Bref, on sait pas si tu aimes vraiment la série parce que tu aimes un humour débile répétitif de basse qualité, ou alors si tu veux la soutenir juste parce que « c’est pour fujoshis donc les gens vont pas aimer donc je vais aller à contre-courant ».

    Dans tous les cas, la série est parfaitement oubliable et n’annonce rien de bon quant à l’avenir de Kyoto Animation.

    • Faust dit :

       » ou alors si tu veux la soutenir juste parce que « c’est pour fujoshis donc les gens vont pas aimer donc je vais aller à contre-courant ». »
      ► si c’est le cas, c’est un mauvais calcul. La plupart des gens qui regardent Free! (et j’en fais partie) trouve ça pas mal du tout.

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